TRADITIONS
de
NORMANDIE


PROCÈS D'ANIMAL

Au moyen-âge, les animaux étaient justiciables des tribunaux laïques et ecclésiastiques. Nos pères croyaient en cela mettre à exécution la loi de Moïse : "si un bœuf frappe de la corne un homme ou une femme, et qu'ils meurent, le bœuf sera lapidé, et on ne mangera pas de sa chair.".
Ce dernier point devait contribuer, sans doute, à rendre plus terrible la punition infligée au bœuf coupable.

En 1386, une truie dévora le fils d'un manouvrier de Falaise. Le juge, informé du fait, condamna l'animal à subir publiquement la peine du talion. L'enfant avait eu le visage et les bras déchirés ; la truie fut mutilée de la même manière et pendue ensuite par le bourreau.
Quand l'animal fut amené au lieu du supplice, il était affublé d'une veste, d'un haut-de-corps et de gants, et afin que l'illusion fut plus complète, il portait sur la tête un masque représentant une figure humaine.

Almanach Annuaire de l'Eure (1854)