Dans la grotte de Saint Wulfran, les parois sont lisses et d'une grande blancheur, car, taillées dans la craie, elles sont fréquemment grattées par les bonnes femmes et nourrices qui, de dix lieues à la ronde, viennent recueillir la poussière destinée à guérir le carreau ou patte d'oie de leurs enfants. Ce sont ces noms qui servent à désigner, dans la contrée, le gros ventre, le flux abdominal et l'entérite infantile.
Aussitôt en possession du précieux remède, la nourrice s'empresse de projeter le
carbonate de chaux dans du lait et de verser le mélange dans le biberon de l'enfant.
À l'absorption de ce liquide, le pauvre bébé fait une horrible grimace, mais s'il parvient à supporter l'épreuve, sa guérison est prochaine.
D'ailleurs, pour que le pèlerinage soit efficace, il ne faut pas oublier de déposer, à l'entrée de la grotte, une petite pièce de monnaie.
Les gamins aux membres agiles escaladent le coteau et ne tardent pas à s'emparer de l'offrande des pèlerins.