TRADITIONS
de
NORMANDIE


L’ART DE DÉCOUVRIR DES SOURCES

Le Journal du Cultivateur donne des indications qui doivent faciliter la recherche des eaux souterraines.
"Lorsque la terre, dit-il, est couverte de neige, si vous remarquez des places où la terre ne peut pas tenir, où le gazon même perce sous la neige, si par un temps sec serein, vous observez au même lieu et dans le même temps une espèce de vapeur, placez un pieu en cet endroit afin d'opérer plus tard des recherches, car il est probable que vous y trouverez de l'eau.
Au moment du printemps, remarquez les endroits où la neige fond le plus vite, ou la verdure apparaît la première et la plus foncée, et si les oiseaux d'hiver viennent se grouper sur ces places, vous croirez à la présence d'une source.
La rosée aux environs des lieux qui en sont habituellement privés, la présence du givre à la fin de la saison servent également d'indice.

Pendant l'été, lorsque toutes les plantes se fanent et jaunissent, cherchez si quelques lieux plus favorisés ne présentent pas un aspect plus riant, une végétation plus vive ; ayez alors bon espoir de trouver de l'eau.
Si dans les champs le blé pousse beaucoup en herbes, s'il talle sans monter en graine, si la pousse plus verte est plus petite et plus frêle, si cette herbe coupée repousse promptement, on peut encore espérer de trouver de l'eau à cette place.
La présence de l'aulne, du saule, des osiers, des joncs, des roseaux, de la menthe aquatique, de l'argentine, du lierre terrestre, du trèfle d'eau sert encore d'indice.
Par un soir serein, si, couché à terre en regardant l'horizon, vous observez des vapeurs s'élever à certains endroits, c'est une preuve qu'en ces lieux là il y a des sources."

Annuaire Almanach de l'Eure (1861)